"Un MAÇON est obligé par sa Tenure d'obéir à la Loi morale et s'il comprend bien l'Art, il ne sera jamais un Athée stupide, ni un Libertin irréligieux.
Mais, quoique dans les Temps anciens les Maçons fussent astreints dans chaque pays d'appartenir à la Religion de ce Pays ou de cette Nation, quelle qu'elle fût, il est cependant considéré maintenant comme plus expédient de les soumettre seulement à cette Religion que tous les hommes acceptent, laissant à chacun son opinion particulière, et qui consiste à être des Hommes bons et loyaux ou Hommes d'Honneur et de Probité, quelles que soient les Dénominations ou Croyances qui puissent les distinguer; ainsi, la Maçonnerie devient le Centre d'Union et le Moyen de nouer une véritable Amitié parmi des Personnes qui eussent dû demeurer perpétuellement Éloignées."
Dès l'origine et depuis sa fondation au XVIIIème siècle, le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm eut comme vocation d'avoir une vision différente de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle, c'est-à-dire qu’il ne se réclamait ni de la Grande Loge Unie d'Angleterre, première structure Maçonnique constituée en Angleterre, ni des Obédiences françaises humanistes .
La différence n'était pourtant pas telle que certains pourraient le croire d'ordre social, puisque d'un point de vue exotérique la finalité de la Franc-Maçonnerie est d'évidence celle-là, mais plutôt sous l'aspect Esotérique et Hermétique car les hommes et les femmes qui la composaient entrèrent sur le chemin de la Connaissance interne, de celle du Divin, que nous nommons indifféremment « Grand Architecte de l’Univers » ou « Architecte des Mondes », de l'énergie créatrice ou tout simplement de Dieu, suivant les croyances des uns et des autres. Les Francs-Maçons était en ce temps-là avant tout des Initiés.
Cette destination du Rite affirmée par tous ceux et celles qui furent à sa tête ou qui en firent partie tels que le Comte de Cagliostro, Joseph Garibaldi, Papus, Teder, Jules Lagrèze, et plus proches de nous, Robert Ambelain, Jules Boucher, Robert Amadou, la liste est longue, perdure aujourd’hui.
Les désirs personnels, les envies, les soifs de reconnaissance surtout, ont toutefois amené le Rite à s'éloigner de cette destination depuis une trentaine d'années, malgré le souhait manifesté par des Francs-Maçons, souvent très Hauts-Gradés, de maintenir intacte cette Tradition et les raisons pour lesquelles le Rite fut constitué au milieu du dix-huitième siècle.
Il est actuellement, et grâce aux difficultés qu’il a vécu, en pleine renaissance, comme un Phenix ressuscité, et la Grande Loge Française de Memphis-Misraïm, Obédience-Mère de ce Rite depuis 1963, date de sa fondation, porte cette envie à travers tous ses membres.
Il n’en demeure pas moins que quelques structures encore existantes en France n'ont comme seul recours que de vivre en petite autarcie, ou de se fondre dans la masse de référence en cherchant à souscrire des accords avec les Obédiences libérales telles que le Grand Orient de France. Les reconnaissances sont évidemment pour tous les Francs-Maçons une garantie de quiétude, mais ne doivent en aucun cas prendre le pas sur ce qui nous caractérise au premier chef, les Particularités qui sont les nôtres, et le vrai sens du mot Initiatique, car en entrant dans légitimité voulue par certaines instances et épousant leurs critères, notre FrancMaçonnerie perdrait sa vraie substance.
Aussi il est de la première urgence de rassembler ce qui est épars, de rendre au Rite sa destination première qui est de transmettre aux Sœurs et Frères l’Hermétisme dont il est porteur par ses Rituels, les dépôts et les Patentes reçues, et ainsi de faire appel à la volonté et au désir des Grands Patriarches Conservateurs pour qui l'Esotérisme, l'Occultisme, l'Hermétisme ne sont pas de vains mots afin de participer aux destinées de la GRANDE LOGE FRANCAISE DE MEMPHIS-MISRAÏM.
Le Rite de Memphis-Misraïm a abrité depuis son origine de grands Occultistes, des écrivains de renom de l'ésotérisme et leur héritage doit revenir de droit à tous nos membres afin de remettre dans la verticalité ce qui n'aurait jamais dû cesser de l'être. Il est un temps pour la réflexion, il est un temps pour le travail spéculatif, voici venu celui du travail opératif afin que le Rite retrouve la place qui est la sienne, celle de veilleur du Temple Intérieur. En vous remerciant très sincèrement de cette aide fraternelle que vous apporterez à la transmission des Grands Arcanes de l'Ordre, nous vous prions de nous croire, très chères Sœurs, très chers Frères, chers amis et toutes celles et ceux désireux d’entrer en ces voies merveilleuses, fraternellement à vous.
Pour le Souverain Sanctuaire de l’Ordre en l’an 000 000 000 de la Vraie Lumière :
Le Grand Maître Général Gérard Lovat
Les titulaires des Grades supérieurs de l'Ordre sont aussi et surtout les détenteurs d'une Transmission qui doit perdurer et ne pas se dénaturer par la volonté des uns ou des autres, aussi ils sont très attentifs à ce que la colonne vertébrale du Rite, les Grandes Constitutions et Règlements Généraux, soient toujours respectés. Ils sont Patriarches Conservateurs et à ce titre responsables de ce qui sera fait dans l'intérêt de Memphis-Misraïm, aussi leur domaine de compétence est sans limite.
La fonction essentielle concerne l'aspect Initiatique que garde le Souverain Sanctuaire National. Il est ainsi détenteur des Grades ultimes du Rite qui sont:
Les quatre derniers Grades sont communément appelés « Arcana Arcanorum » et datent dans notre patrimoine de la fin du XVIIIème siècle. Cagliostro les nommaient « Secreto Secretorum ».
Ces transmissions sont réservées à ceux pour qui la Franc-Maçonnerie n'est pas simplement une école de pensée, ni même un chemin Initiatique, mais bien une Voie Vivante dans laquelle la communication peut s'établir. Elles sont d'ailleurs soumises à un vrai travail opératif et personnel pour devenir efficientes.
Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm doit conserver et transmettre ses dépôts aux membres de chacune des Loges afin que la Vérité, dénuée de toute manipulation idéologique, puisse régner. Aussi, les « Patriarches Grands Conservateurs » ont-ils à cœur de se pencher sur ce travail et tentent de l'accomplir du mieux possible, n'hésitant pas à se rendre dans les bibliothèques (B.N., B. D. L., Arsenal, Avignon, Venise, Naples, etc…) afin d'aller chercher ce qui revient de droit au Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.
Ils se doivent de faire publier à l'attention des membres des diverses associations cotisantes le résultat de leurs investigations. A cet effet deux Loges dites de « Recherche », qui auparavant travaillaient sous l’autorité du Conseil de l’Ordre (Trois premiers degrés) et qui se nomment « Papus » pour celle itinérante de métropole et « Sokaris » sur l’Ile de la Réunion sont désormais attachées au Souverain Sanctuaire National. Toutefois leur fonctionnement administratif reste assuré par le Grand Secrétariat du Conseil de l’Ordre. Elles acceptent tous les Maîtres désireux d'y participer, mais restent restreintes en nombre de membres actifs (20). Ce travail méticuleux nous est apparu indispensable pour lier l'avenir au présent et tenter de connaître ainsi quel doit être notre avenir.
Le Souverain Sanctuaire se présente comme l'étage ultime de la Franc-Maçonnerie Egyptienne et recèle en lui l'essentiel du Rite. En ce sens il est détenteur de tous les Grades Hermétiques qui ouvrent sur une vision plus opérative de la voie Initiatique.
Le Souverain Sanctuaire se distingue des autres étages de la pyramide par sa fonction particulière qui est plus axée sur l’essence du Rite et la sauvegarde de ses fondements, la recherche des transmissions et spécificités. Si les premiers Degrés de la Franc-Maçonnerie Universelle font référence au Symbolisme des Outils et le Suprême Conseil comme il a été dit à l'aspect Philosophique, le Souverain Sanctuaire possède dans ses dépôts des Rituels Oraculaires issus de l'Ancienne Egypte et d'autres tels les « Arcana Arcanorum » (voir Arcana Arcanorum) donnant une vision plus globale de la Création.
Si la Franc-Maçonnerie la plus connue est celle que nous qualifions communément de Symbolique (trois premiers Degrés), elle n'est pas la plus importante en matière d'Enseignement Esotérique. Il en est une autre présidée par le Suprême Conseil que nous appelons Philosophique. Cette Maçonnerie est très différente de la précédente parce qu'elle incite l'esprit à voir une notion de verticalité, de communion avec les Grands Principes Universels, source de tout enseignement traditionnel.
Là, il n'est plus question de Symbolique des Outils tels que le Compas, l'Equerre ou encore la Règle, mais bien de se pencher sur des messages issus des Sciences dites Sacrées comme l'Alchimie ou encore la Kabbale. Tout cela évidemment dans le but de comprendre pourquoi ces « Arts » ont défié le temps et nous sont parvenus. Toutefois il n’est pas question de travailler opérativement mais bien de comprendre les Arcanes de ces Sciences.
D'autres notions de construction de l'Homme paraissent essentielles parce que destinées à continuer l'œuvre de purification de chacun des cherchants, à savoir les notions de Devoir, de Conscience, de Travail ou encore de Surveillance. Et ce vaste amalgame des Transmissions Initiatiques accompagnées des règles d'éthique indispensables à leur compréhension emmène le Franc-Maçon aux questions existentielles qui préoccupèrent les philosophes de tous les temps et que nous connaissons au nombre de trois:
Les solutions paraissent difficiles tant elles dépassent notre entendement; la Philosophie n'est-elle pas aussi et surtout l'Art de poser des questions au mieux et avec le moins d'erreurs possibles, quant à la réponse... ? Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm pose certains principes qui sont la croyance en une Réalité Immanente et en la Pérennité de l'Ame.
Si un profane devait répondre par la négative à ces deux conditions obligatoires, les portes de notre Philosophie, de notre enseignement, lui seraient définitivement fermées et cela en prévision justement de son devenir dans notre hiérarchie. La destination première du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm est de donner à ceux qui en manifestent le désir, la possibilité d'aller à la rencontre de ces questions fondamentales par des moyens qui nous sont propres.
Cette série de « Hauts-Grades », si elle est cousine des autres Obédiences qui se réfèrent à « l'Ecossisme », elle n'en demeure pas moins particulière puisque certains Grades ne sont pratiqués que chez nous tels celui de Chevalier du Temple ( nous le retrouvons d'une façon différente au Régime Ecossais Rectifié mais la finalité est la même ) ou encore Chevalier du Soleil.
Afin de susciter la curiosité de certains soulignons que le caractère chevaleresque n'est effectif qu'à compter du dix-huitième Grade, pour en disparaître définitivement au trente-deuxième.
Le Conseil de l’Ordre est composé d’un Président nommé par le Grand Maître National suivant les circonstances. La Tradition du Rite veut que le Président soit issu du Souverain Sanctuaire National et donc titulaire des Grades Hermétiques, mais par souci d’équité la décision fut prise de proposer un Frère ou une Sœur sous la réserve de son appartenance à l’un des Ateliers du Suprême Conseil, ce qui permettra d’avoir une vision déjà un peu plus complète de la structure de la Grande Loge Française de Memphis-Misraïm.
Le Président, dès sa prise de fonction, constitue un Collège de Grands Officiers au nombre variable (en général de douze à vingt membres) pour s’occuper des affaires internes des Loges travaillant aux Degré symboliques. Tous les membres du Conseil devront être attachés aux liens du Rite, ne pas appartenir à une autre Obédience et accomplir leur tâche durant les trois années de leur mandat, reconductible moyennant une carence de deux années.
A la suite du travail administratif, la fonction importante suivante sera d’établir, maintenir et fortifier les relations avec les Obédiences nationales, participer à leurs Conventions respectives. Ils auront également la charge de visiter régulièrement les Ateliers de leur juridiction. Les Loges et Ateliers du Rite travaillent de concert avec le Conseil de l’Ordre, lequel met à leur disposition tous les moyens propres au bien-être de nos membres.
Enfin il est établi entre le Conseil de l’Ordre et le Souverain Sanctuaire concerné un rapport de travail étroit, manifesté par des rencontres, des comptes-rendus et des visions communes. Par tradition le Président du Conseil de l’Ordre est de fait le Président de la Convention annuelle de l’Obédience qui a lieu au mois de juin de chaque année.
Il y a dans toute organisation Maçonnique au moins deux étages totalement distincts, que l'on considère souvent à tort comme indépendants l'un de l'autre. Il n'en fut d'ailleurs pas ainsi dans le passé puisque l'essentiel des Travaux se déroulaient en général dans les Grades dits « supérieurs », c'est-à-dire au-delà des trois premiers Degrés, Apprenti, Compagnon et Maître.
Le Suprême Conseil est l'organe directeur du quatrième au trente-troisième Grade, s'occupant du fonctionnement des Ateliers situés sous son autorité. Il est composé de deux entités qu'il est nécessaire de ne pas confondre: Le Conseil Suprême est constitué de l'ensemble des membres titulaires du trente-troisième Grade. Le Suprême Conseil est constitué de membres élus par le Conseil Suprême chargés des questions Administratives et Initiatiques. En général, le nombre est fixé à dix au Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm en France.
Le Président de droit du Suprême Conseil est le Très Puissant Souverain Grand Commandeur, Président du Souverain Sanctuaire National (96ème). Il délègue parfois cette fonction à un membre du Souverain Sanctuaire qui porte dès lors le titre de Lieutenant Grand Commandeur.
En outre, le Suprême Conseil reçoit une délégation et une Patente de fonctionnement du Souverain Sanctuaire National sans laquelle ni le Suprême Conseil, ni le Conseil de l’Ordre en charge des Loges des trois premiers Degrés, ne pourraient œuvrer dans l'esprit et la légalité Constitutionnelle du Rite.
Le Suprême Conseil est constitué de trois classes particulières, très différentes les unes des autres qui sont: Les Ateliers dits de « Perfection » : quatrième au quatorzième Grade inclus. Les « Chapitres » groupant les membres titulaires du dix-huitième Grade. Les « Sénats et Aréopages » pour ceux allant jusqu'au trente-troisième Grade.
Nous avons également un particularisme attaché au Rite qui est le suivant : En certaines circonstances particulières le Suprême Conseil peut décider la création d’une Loge dite « Chapitrale » couvrant les Grades du 4ème au 18ème inclus. Cette décision est soumise à l’approbation du Souverain Sanctuaire National concerné. Ces structures sont totalement indépendantes les unes des autres et les membres ne peuvent y travailler que s'ils y sont appelés.
Le Souverain Sanctuaire Général est en quelque sorte le métronome du Rite et se positionne essentiellement comme régulateur. C’est par cet organe que sont transmises les spécificités du Rite et qu’après la Franc-Maçonnerie Symbolique et celle traitant de Philosophie, les membres méritants puissent reçevoir des Outils, des Rituels, souvent Unitaires, leur permettant par un travail minutieux et constant de passer successivement du Symbole à l’Idée pour parvenir à l’Opérativité, c’est-à-dire à la mise en action de tout ce qui a été enseigné auparavant. Les membres des différents Souverains Sanctuaires sont tous des Hommes et des Femmes qui ont débuté pratiquement leur mutation, ce qui révèle une Obligation : Personne ne peut avoir accès à ces Connaissances autrement que par un travail Hermétique fourni et la preuve de leur sincérité pour celles et ceux qui seront appelés à la charge de Grands Conservateurs du Rite. Telle est l’obligation fondamentale pour pénétrer ce troisième volet de notre Franc-Maçonnerie Egyptienne.
Par ailleurs le Souverain Sanctuaire Général est chargé de rassembler les représentants des divers pays ou sont constitués des Souverains Sanctuaires Nationaux, en les appelant dans ses réunions. Un membre du Souverain Sanctuaire Général siège de manière permanente et une fois son entrée votée, il devient inamovible, sauf forfait à l’honneur, délit profane ou Maçonnique d’une extrême gravité.
Toutes les décisions portent sur la protection et le bien-être des membres par un apport, certes administratif comme la rédaction et la modification des Rituels pratiqués, la conservation de toutes les Patentes et dépôts du Rite ou encore la mise à jour des Grandes Constitutions et Règlements Généraux, mais, son rôle le plus important est de diffuser à toutes et tous l’esprit de la Franc-Maçonnerie Egyptienne, de permettre aussi à chacun l’accès aux domaines qui lui sont chers et dans lesquels il souhaite se pencher, et cela grâce aux particularismes de notre structure.
Il ne peut y avoir aucune modification de Rituels, de Grandes Constitutions ou de tout autre acte portant sur la vie du Rite, sans accord du Souverain Sanctuaire Général, une fois l’an. Enfin il a la charge de la surveillance des divers Souverains Sanctuaires Nationaux pour qu’aucune dérive ne puisse altérer l’essence du Rite. Il convient également de dire que le Grand Maître Général n’est que le reflet de tous ses membres, lesquels votent à l’unanimité et sans débat toutes les propositions. Un seul vote négatif annule la proposition faite. Le Souverain Sanctuaire Général se réunit au moment de l’équinoxe de printemps, en général le temps d’un week-end.
Il existe un Souverain Sanctuaire National par pays où se trouve le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Il est créé légalement par un Aréopage de Patriarches Grands Conservateurs, 95ème Grade du Rite. Le Souverain Sanctuaire est constitué en mixité comme le Souverain Sanctuaire Général. Rien ne peut être construit dans un pays sans que le haut de la pyramide ne préside à cette élaboration car ne l'oublions pas, il s'agit là d'Hermétisme, de Philosophie, de Symbolisme dans cet ordre. En ce sens le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm se distingue de toutes les autres structures Maçonniques qui souvent commencent par établir les Loges des trois premiers Degrés avant de constituer leur organe Initiatique supérieur.
Le Souverain Sanctuaire est l'organe directeur, sur le plan Initiatique, Symbolique et Traditionnel de toute la pyramide du pays. Il est composé de « Patriarches Grands Conservateurs » et en ce sens ils sont les défenseurs des Grandes Constitutions et Règlements Généraux de l'Ordre édictés par le Souverain Sanctuaire Général. Ils sont en outre les veilleurs face aux dérives susceptibles d'intervenir dans le déroulement des Travaux, l'axe pris par les dirigeants des structures sous son autorité, Suprême Conseil et Grande Loge Symbolique et de plus Cour de Cassation sur les litiges graves concernant les membres (Justice Maçonnique).
Le Souverain Sanctuaire National est composé de neuf membres au maximum, choisis pour leur attachement au Rite, aux Grandes Constitutions et Règlements Généraux et leur ancienneté. Une fois appelés les membres sont inamovibles sauf en cas de départ volontaire ou d'exclusion pour cause grave. Ils sont remplacés à ce moment par des Sœurs ou des Frères titulaires de Grades semblables suivant unanimité des présents. Le Souverain Sanctuaire National est établi de la même façon pour chacun des pays: Un Président du Souverain Sanctuaire National porte le nom de « Très Puissant Souverain Grand Commandeur , Grand Maître National » et dès sa prise de fonction reçoit le 96ème Grade, purement administratif ; Un Secrétaire chargé à la fois de la correspondance entre chacun des membres et avec le Souverain Sanctuaire Général ; Un Trésorier pour subvenir aux besoins de la structure, chargé également de payer les dépenses de tirés à part, publications, susceptibles d'être envoyés aux structures dépendant de son autorité ; Le Souverain Sanctuaire National donne enfin Patente de fonctionnement au Suprême Conseil et au Conseil de l’Ordre en charge des trois premiers Degrés, lesquels ne peuvent fonctionner légalement sans ces documents. Ces corps constitués restent sous l'autorité totale du Souverain Sanctuaire National.
Le Président doit réunir au moins une fois par an le Souverain Sanctuaire National, en général le dernier week-end du mois d'octobre, afin de préparer l'année à venir en donnant les axes de recherche que le Souverain Sanctuaire Général abordera. Le Souverain Sanctuaire National peut être convoqué à la demande de l'un de ses membres si la raison est essentielle, faute de quoi un quorum est nécessaire.
La Grande Loge Française de Memphis-Misraïm a été fondée en 1963 par le S⸫G⸫M⸫G⸫ Robert Ambelain après qu'il eût reçu les transmissions de ses prédécesseurs Georges Bogé de Lagrèze et Charles-Henry Dupont.
Dès ce moment et dans un désir de créer une Franc-Maçonnerie très axée sur la tradition des Anciens Mystères, il s'entoura de Frères qui comme lui désiraient conserver un aspect Initiatique empreint d'Occultisme et de Sciences Sacrées (C.F. Voir rubrique Travaux Opératifs). A cette fin il privilégia le sérieux dans le travail au détriment du nombre en donnant à qui pouvait les recevoir toutes les Initiations dont il était en possession.
En 1985, après vingt-cinq années passées à la tête de l'Obédience et avoir ouvert le Rite dans d'autres pays francophones, il transmit la Grande Maîtrise Internationale à Gérard Kloppel qui lui eût le désir d'un développement important de la structure tant au plan national qu'international.
En effet, lors du deux-centième anniversaire de Misraïm, en 1988, l'Obédience avait doublé, seulement trois années après la prise de fonction de ce dernier. Et comme tout géant aux pieds d'argile, ce développement contribua à en affaiblir les fondements. Il convient toutefois de préciser qu'en aucun cas les principes fondamentaux du Rite n’en subirent les conséquences. Seul le désir malsain de ceux qui n'ont peut-être pas compris où se trouvait l'essentiel pour se préoccuper de l'accessoire, en fût la cause.
Quel est le constat ? La Grande Loge Française de Memphis-Misraïm a connu bien des turbulences aussi bien sur le territoire national, que dans les départements d'Outre-mer, Antilles / Guyane / Réunion, à la suite de querelles intestines pour tenter de s'arroger un pouvoir illusoire. C’est la raison pour laquelle le nom de « Grande Loge Française de Memphis-Misraïm » se trouve aujourd’hui sous la garde exclusive du Souverain Grand Maître Général en fonction, lequel octroie Patente pour l’utilisation de ce nom historique auprès du président de notre Fédération de Loges, qui est en général le Souverain Grand Maître National, ou à défaut le Souverain Sanctuaire en charge des dites Loges. Elle conserve la place qui est la sienne dans le concert national et international par les Traités d'Amitié qu'elle a contracté avec les autres puissances Maçonniques, sa participation au CLIPSAS qui regroupe plus de cent cinquante Obédiences de tous pays, et reprend le chemin de la Tradition Hermétique, héritière des Maîtres passés tels que Cagliostro, Garibaldi ou encore Papus, anciens Grands Maîtres de l'Ordre (C.F. Voir Grands Maîtres Nationaux et Général).
Pour la petite histoire, des auteurs tels que René Guénon, Eliphas Levy, Jules Boucher, Robert Amadou, la liste n'est pas exhaustive, ont travaillé sous le Palmier d'Egypte et souvent ont été Initiés aux Mystères de l'Ancienne Egypte en nos murs.
La Grande Loge Française de Memphis-Misraïm reste un creuset pour les cherchants en matière de Symbolisme, de travail Esotérique et les Temples sont garnis de Sœurs et de Frères d'expérience issus d'autres Obédiences, souhaitant acquérir certaines Initiations spécifiques.
Le Convent, c’est-à-dire la réunion annuelle de nos Loges, se tient traditionnellement le troisième week-end du mois de juin de chaque année à Paris. Telles sont nos finalités.
Né le 02 septembre 1907 (10h20), Robert Ambelain était homme de lettres et historien, membre sociétaire des gens de Lettres, de l'association des Ecrivains de Langue Française « mer-outremer », de l'Académie Nationale d'Histoire, de l'Académie des Sciences de Rome (section littéraire).
Sa carrière Maçonnique commence à la veille de la seconde guerre mondiale. Il est reçu Apprenti le 26 mars 1939 à la Loge « la Jérusalem des Vallées Egyptiennes » au Rite de Memphis-Misraïm sous la protection de son parrain Constant Chevillon, plus tard lâchement torturé et abattu par la Milice de Vichy. Il est reçu Compagnon puis Maître le 24 juin 1941 et est alors chargé par C. Savoire, R. Wibaux, R. Crampon et G. Bogé de Lagrèze, hauts dignitaires du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, du Rite Ecossais Ancien et Accepté, du Rite Ecossais Rectifié, de maintenir le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm dans la clandestinité. Pour ce faire, il constitue avec des membres de diverses Obédiences ralliées à la résistance Maçonnique, la Loge « Alexandrie d'Egypte », puis son Chapitre.
Il reçoit pendant cette période de l'occupation tous les degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté jusqu'au 33ème Degré inclus, tous ceux du Rite Ecossais Rectifié (Y compris ceux de l'Ordre Intérieur: C.B.C.S., Profès, Grand Profès), tous les Grades du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm jusqu'au 95ème inclus. C'est chez lui au 12 Square du Limousin à Paris que continueront à se dérouler les réunions clandestines de la Loge. Parmi les fidèles et ceux qui disparurent, figurent André Bastien, Robert Amadou, Jules Boucher.
Outre son appartenance au Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, il était C.B.C.S. ( Eques A Reconciliationne), Martiniste et Martinéziste, Réau+Croix. Un de ses " nomen " les plus connus est « Aurifer ». Remarquons que son nom est l'anagramme d'un manuscrit du XVIIème siècle, « la Magie Sacrée d'Abramelin le Mage », qu'il transcrit avec la caution du Suprême Conseil de l'Ordre Kabbalistique de la Rose + Croix, en 1959.
Par ailleurs, Robert Ambelain a été l'un des seuls, par l'intermédiaire de Georges Lagrèze, qui la tenait lui-même des milieux Coptes du Caire, à recevoir la Transmission Initiatique des techniques de la « Voie Intérieure », plus connue sous le nom d'Alchimie Spirituelle, et que seul en son temps Papus avait reçue. Cette transmission entièrement différente du Martinisme classique, il décida de l'offrir aux chercheurs sincères en la développant sans la divulguer entièrement dans son ouvrage « Alchimie Spirituelle » paru à la diffusion Scientifique.
De son appartenance à la Rose+Croix d'Orient, il fit paraître le « Sacramentaire des Rose + Croix » et son intérêt pour la Théurgie nous permet d'hériter de divers ouvrages tels que: « Le Cristal Magique », « la Kabbale Pratique », « Dans l'ombre des Cathédrales » ou encore « Adam Dieu Rouge ». « Jésus ou le mortel secret des Templiers » paru en 1970 nous met en contact avec les hérésies et aux énigmes et mystères d'une histoire souvent falsifiée...
L'esprit curieux et ses qualités de chercheur méticuleux, (il passait une grande partie de son temps à la Bibliothèque Nationale, à l'Arsenal, où il découvrit des trésors initiatiques oubliés), et soucieux d'étayer ses dires par le maximum d'arguments et de documents, le guidaient. L'essentiel de sa recherche portait sur les grands courants occultes, l'Hermétisme, la Théurgie, la Magie, ce qui lui valut d'être également Initié à la Géomancie arabe (il avait reçu la Baraka en Afrique du Nord) et chinoise. Il possédait également très bien la Science Astrologique Initiatique qui n'a rien avoir avec ce que l'on qualifie aujourd'hui d'astrologie. Il fit des « expériences », des découvertes tout au long d'une vie passée à se construire de l'intérieur, et reçut lors de ce parcours peu commun, toutes les Initiations MoyennesOrientales et Occidentales sérieuses qui nous furent transmises par-delà le temps.
Robert Ambelain fut, Grand Maître Général du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, Patriarche de l'Eglise Gnostique Initiatique, Grand Maître de l'Ordre Martiniste, Grand Maître de l'Ordre des Elus-Cohens. Ces fonctions lui ont pour l'essentiel été proposées par ses pairs car Robert Ambelain était beaucoup plus attiré par la recherche et l'élévation personnelle que par les honneurs dont il fut couvert tout le long de sa vie.
En ce sens, il fut un éveilleur sur bien des plans et fut choisi parmi ceux auxquels on confie ce qui doit perdurer. Ceux qui l'ont côtoyé (certains travaillent encore sous son impulsion en nos Loges), comme d'autres qui ne le connaissent que par ses ouvrages, mesureront combien ils lui doivent. Il laisse à la disposition du chercheur sincère bien des joyaux à découvrir, sachant qu'au crépuscule de sa vie, les questions existentielles majeures n'avaient toujours pas trouvé de réponses et qu'à ses dires: « le chemin était plus important que le but ».
En cette fin de siècle, les rangs de nos Aînés laissent des places vides qui doivent être remplacées par ceux et celles qui sauront, comme l'a fait Robert Ambelain, retrouver les voies des antiques Initiations et de la Tradition primordiale. S'il est un Franc-Maçon du vingtième siècle qui a gagné son salaire, Robert Ambelain est certainement celui-là.
Le Passé Grand Maître Robert Ambelain s'en est allé le 27 mai 1997 à 18H 45M (légal).
" In Necis Renascor Integer... " " Dans la mort, renaître intact et pur... "
Celui que l'on a appelé « le Divin Cagliostro », « le Grand Cophte », est pour le grand public, la victime d'un double reniement: De l'Eglise Catholique et romaine et des Obédiences non spiritualistes. Le synonyme de charlatan, d'escroc ne lui a pas été épargné et il est regrettable que ceux-là mêmes qui se réclament en partie de son Initiation s'appuient sur le document rédigé en 1791 par le Père Marcella sous l'instigation du Saint Office de Rome, « la vie de Joseph Balsamo », connu sous le nom de « Comte de Cagliostro », document pour le moins partial.
Deux ouvrages sont plus intéressants, celui de Ribaudeau Dumas comportant quelques contradictions, « Cagliostro, homme de Lumière », et surtout celui de Trowbridge, « Splendeurs et Misères d'un Maître de la magie », peu connu des lecteurs de culture latine. Joseph Balsamo est né à Palerme en 1743, fils de Pierre Balsamo et de Félicia Bracconieri. Il a été baptisé le 08 juin 1743 à l'Eglise Métropolitaine de Palerme en présence de Jean-Baptiste Barone, parrain de Joseph Basile muni d'une procuration de Vincentia Cagliostro, marraine.
Il est à noter qu'un certain Giuseppe Balsamo a existé au siècle précédent à Toulouse en 1638. Celui-ci fit de nombreuses bonnes œuvres fondées sur des connaissances Alchimiques certaines. L'église a voulu salir la renommée de l'Hermétiste Cagliostro en le dénonçant comme usurpateur post-mortem de cette identité et ainsi rendre absolument incrédule sa philosophie et son idéologie. Ce sont les Jésuites qui participèrent activement à cette œuvre, par jalousie de ce que représentait la Franc-Maçonnerie libertaire, n'ayant pu l'infiltrer ni la diriger.
Le 21 mars 1791, Cagliostro est condamné à perpétuité pour hérésie et « Maçonnisme ». On l'enferme au château Saint Ange le 20 juin et on brûle ses emblèmes Maçonniques de Grand Maître ainsi qu'une partie de ses livres. Sa captivité est un long calvaire et afin de prévenir une éventuelle évasion, on l'étrangle dans sa cellule le 28 août 1795. Personne ne sait ou se trouve sa dépouille ni celle de sa femme, elle-même disparue mystérieusement. Ainsi mourût celui que l'on a appelé « le Grand Cophte » un Hermétiste resté incompris du peuple et devenu dangereux pour l'ordre établi.
Sa Philosophie
La notion essentielle qui paraît dans la vie et l'œuvre de Cagliostro fut celle d'un enseignant en matière Esotérique, Alchimique et Occulte, en ce sens il ne fut pas le seul, mais aussi et surtout celle d'un être qui prônait certaines valeurs essentielles.
Il tentait de démontrer à des chercheurs tâtonnant sur la route, que notre connaissance du monde est relative, erronée, nos sens ne nous permettant d'avoir des phénomènes que des notions subjectives toutes conventionnelles.
Or, il est d'autres sens, encore embryonnaires qui peuvent nous mettre en relation avec des formes inconnues de la Vie, celle-là même qui émane de l'Idée Originelle. Ainsi, il est possible de reculer les limites du connaissable sous condition de prouver également ce genre d'affirmations. C'est donc ce que fit le Comte de Cagliostro durant la dernière partie de sa vie, sachant ainsi que l'incompréhension des autres serait son plus grand ennemi.
Il partait d'idées courantes et utilisait le langage de l'époque dans le milieu où il évoluait pour emmener peu à peu les esprits à ne songer qu'à la régénération de l'Homme. Pour cela seule suffisait la capacité de chacun à concentrer ses efforts sur l'augmentation de la dignité et la puissance de l'âme et qu'ainsi: « ...Il n'était besoin ni de luminaires, ni d'hiéroglyphes, ni de formules magiques, qu'il suffisait d'un cœur pur et d'une âme forte, d'aimer, de faire le bien et d'attendre... » (Extrait du Rituel de la Maçonnerie Egyptienne XVIIIème S.)
A Madame de Recke il recommande encore: « Si ce n'est pas le désir seul de faire le bien qui nous pousse dans le mysticisme, n'allez, je vous en prie, plus loin! » Enfin, il parlait à loisir d'une école, celle de Messine, qui reposait sur les notions d'unité de la Nature, que tout être avait des liens l'unissant intimement au Centre et qu'enfin, tout acte matériel devait être précédé d'un accomplissement dans le monde Spirituel.
Cagliostro laissait entendre qu'une Initiation graduée devait préparer l'Homme à ce degré d'évolution et qu'en ce sens la Franc-Maçonnerie était l'un des chemins pour peu qu'il soit à la fois pur et primitif ( C.F. Celui qui revient du passé ). Il est vrai que les Sciences dites sacrées que sont l'Alchimie, l'Astrologie Esotérique et la Théurgie (Magie) sont les moyens les plus adaptés pour tenter de percevoir l'inconnaissable.
Joseph Garibaldi, homme politique italien est né à Nice en 1807 d'un père marin originaire de Gènes. Il servit dans la flotte sarde mais fut exilé en 1834 parce que militant du groupe « la Jeune Italie », mouvement avant-gardiste. Il alla donc en Amérique du Sud, au Brésil d'abord où il participa en 1836 à l'insurrection du Rio Grande Do Sul.
On le retrouve en 1841 en Uruguay alors qu'il commande les troupes qui s'opposent au dictateur Rosas. Il rentre en Italie en 1848 et lève à Milan un corps de volontaires pour combattre en Lombardie les troupes autrichiennes, mais il doit se réfugier en Suisse en août 1848.
Après la fuite de Pie IX, il retourne à Rome et devient député républicain à la Constituante de janvier 1849. Dès sa nomination, il organise une Légion italienne afin de lutter contre les Corps Francs d'Oudinot. Cette défaite l'oblige à partir aux Etats-Unis à New-York ou il crée une fabrique de chandelles. Rentré en Italie et après diverses péripéties ou il fut nommé adjoint au commandant des troupes italiennes. En 1860, il organise l'expédition des Milles ou des Chemises Rouges et bat les napolitains, traverse le détroit de Messine et entre le 07 septembre à Naples. Il accompagne le Roi Victor-Emmanuel qui l'avait pourtant désavoué un temps et prêche l'unité italienne avec Rome pour capitale. Il meurt à Caprera, où il s'était retiré en juin 1882 après avoir reçu les hommages de la nation reconnaissante, étant élu député de Rome en 1875.
MACONNERIE DE GARIBALDI
Son action Maçonnique a suivi sa vie politique et cette tentative fructueuse d'union des états italiens eut sa correspondance dans le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, dont il fut membre durant de longues années, en même temps d'ailleurs que du Grand Orient d'Italie. En septembre 1881, alors que Memphis avait disparu de France, les Souverains Sanctuaires de Memphis des Etats-Unis et de Roumanie ainsi que les Souverains Sanctuaires de Memphis et de Misraïm de Grande Bretagne et de Naples nommèrent le Général Giuseppe Garibaldi Grand Hiérophante Général ( 97° D. ), c'est-à-dire chef mondial du Rite.
Cependant, ne participèrent à cette nomination ni la puissance française de Misraïm, ni le Souverain Sanctuaire d'Egypte dont le Grand Maître Zola se considérait Comme le Grand Hiérophante légitime, successeur de Marconis de Nègre ( il fut lui aussi du reste intronisé Grand Hiérophante en son temps ).
En même temps que l'union se faisait autour de Garibaldi, un échange de Chartes entre John Yarker et Pessina, en septembre 1881, acheva d'institutionnaliser l'alliance entre Memphis et Misraïm. Il semble donc que de ces deux événements apparut le nom de « Rite de Memphis et Misraïm », qui devint plus tard « Rite de Memphis-Misraïm ». Joseph Garibaldi, qui était donc membre depuis fort longtemps de la Maçonnerie égyptienne, eut dans cette nomination, une charge plus honorifique que réelle puisque son décès survint en juin 1882, alors qu'il n'y avait pas une année qu'il avait été installé Grand Hiérophante du Rite.
Cette alliance autour de Garibaldi fut brève par désaccord des intervenants qui se réclamaient tous de leur propre légitimité et c'est Francesco Deli Oddi qui, le 30 mars 1900 fut officiellement reconnu par tous les Souverains Sanctuaires de Memphis et de Memphis-Misraïm ( Amérique, Grande-Bretagne, Roumanie, Espagne, Italie, Egypte), Grand Hiérophante International. Joseph Garibaldi, aussi bien Franc-Maçon que homme politique, a œuvré sa vie durant pour rassembler ce qui était épars et en ce sens paraît être une des grandes figures initiatiques du XIX ème siècle, de ceux qui laissent une empreinte et un exemple.
Georges Lagrèze naquit à Dijon (Côte d'Or) le 14 décembre 1882 de Paul Aristide Lagrèze et d'Ernestine Bogé, son épouse. A l'âge adulte il devint professionnellement acteur de théâtre, metteur en scène et animateur de casino. Peut-être parce qu'il était homme de spectacle, se fit-il alors appeler Georges Bogé de Lagrèze, mais il était aussi connu dans le monde occulte sous son « Nomen Mysticum », « Mikaël ».
Son goût pour les cérémonies le poussa à s'instruire de tous les rituels de la Franc-Maçonnerie et des sociétés parallèles. Il en eût amplement le loisir car ses activités professionnelles l'amenaient à voyager, non seulement dans toutes les villes de France, mais aussi en Suisse, en Algérie et en Egypte. Partout où il allait, il fréquentait des Loges Maçonniques et se faisait recevoir dans quelque nouvelle Société Secrète. Ce fut certainement l'un des hommes les plus initiés de son temps.
Il avait été consacré Supérieur Inconnu Initiateur du Martinisme par « Teder » en 1908 et il avait participé à l'ancien Suprême Conseil Martiniste de Papus. Il avait aussi reçu le 09 septembre 1909 de John Yarker le grade de Sublime Maître du Grand Œuvre (90ème) du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm (D'après Photocopie du diplôme conservé aux archives du Rite à Bruxelles). En 1912 au Caire il rencontra des « Babystes » (maintenant appelés Baha'i) et des immigrés russes s'intéressant à l'Occultisme (lettre de G. Lagrèze à Papus: Fond Papus, bibliothèque de Lyon). C'est là aussi qu'il fit la connaissance du français Eugène Dupré et de son ami le grec, Démétrius Platon Sémélas. Ce dernier, par ailleurs fondateur de l'Ordre du Lys et de l'Aigle, l'aurait initié, selon J. Malinger, à la Rose+Croix d'Orient.
Après la guerre de 1914 / 1918, G. Lagrèze semble avoir accepté la direction de Jean Bricaud à la tête des sociétés occultistes françaises issues de Papus, vu qu'il possédait le titre d'Inspecteur Principal et membre du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste (Lyon) (Annales Initiatiques n° 6 - 1921). Au début des années 1930, il se sépara de Bricaud et se rallia à l'Ordre Martiniste et Synarchique de Victor Blanchard, dont il devint Grand Maître Substitut. C'est alors qu'il s'unit à Rombauts et aux autres dissidents belges qui s'étaient aussi libérés de la tutelle de Bricaud.
Il participa au 1er Convent de la « FUDOSI » (août 1934, Bruxelles) où il fut reconnu Grand Maître pour la France de Memphis-Misraïm (C.F. voir historique et dissension avec Constant Chevillon). Il fut à cette occasion initié aux autres sociétés initiatiques représentées lors de ce Convent (Ordre des Samaritains et Ordre Pythagoricien d'Hermès Tétramégiste), dont il devint Grand-Maître. En 1937, il fut ordonné « Grand Profès » de l'Ordre des C.B.C.S. par certains dignitaires du Grand Prieuré d'Helvétie, tels que le Grand Chancelier Amez-Droz ou encore Lesius (revue Initiation, juillet, août, septembre 1960) et reçût le « Nomen »: « Eques Rosae Caritatis ».
Début 1939 avec Jeanne Guesdon (Grand Secrétaire de l'AMORC pour la France) et d'autres, il abandonna l'Ordre Martiniste et Synarchique de Blanchard pour rallier l'Ordre Martiniste Traditionnel d'Augustin Chaboseau (réorganisé en 1938), ou il devint Inspecteur Principal et Grand Chancelier. Au 4eme Convent de la FUDOSI, en août 1939 à Bruxelles, il représentait les Ordres suivants: Ordre Martiniste Traditionnel. Ordre du Lys et de l'Aigle (G.M.: Eugène Dupré). Ordre des Samaritains Inconnus. Ordre Kabbalistique de la Rose + Croix (G.M.: Augustin Chaboseau).
Ce fut également lui qui conféra à Ralph Maxwell Lewis, « Impérator » de l'AMORC, le Grade de Supérieur Inconnu Initiateur du Martinisme (O.M.T.) le 1er septembre 1939, et qui s'occupa de lui envoyer les documents et Chartes pour établir aux Etats-Unis un Grand Conseil régional de l'Ordre Martiniste Traditionnel (Certificats d'Initiation et Charte contenues dans: « Martinist documents », AMORC 1977).
En 1944, il fut élevé à la fonction de Grand Hiérophante, Grand Maître Général du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Il avait également été consacré Evêque de l'Eglise Gnostique Universelle sous le nom de « Tau Markos » en 1941. George Lagrèze était en outre, 33eme Degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté, Grand Maître de l'Ordre des Chevaliers Maçonniques Elus-Cohens de l'Univers et Grand-Maître de l'Ordre de Swedenborg. Selon Jean Malinger, Georges Lagrèze connaissait par cœur tous les Rituels des sociétés dont il s'occupait, et il dirigeait les cérémonies à la perfection. Il avait épousé Marie Dubroca, puis Armande Marie Comte après le décès de la première.
George Bogé de Lagrèze mourut le 27 avril 1946 à Angers, peu après la mort d'Augustin Chaboseau (janvier 1946). Ces deux décès ajoutés aux assassinats de Constant Chevillon (G.M. pour la France) et George Delaive (G.M. pour la Belgique), laissèrent le courant Initiatique Egyptien exsangue. Sa succession spirituelle fut assumée par Robert Ambelain à qui il avait remis et transmis toutes ses filiations pendant la guerre.
Charles-Henry Dupont est né le 19 février 1877 à Jersey, d'où sa mère était originaire. Il était l'adjoint de Constant Chevillon, réveilla le Rite et obtint la Grande Maîtrise. Il fut le successeur de Constant Chevillon le 25 mars 1944, donc Première lumière de l'ordre. Il démissionne fin 1945 au profit de Pierre Debeauvais. En 1947 Debeauvais démissionne, suite à des remous au Convent de 1946.
Charles-Henry Dupont reprend la Grande Maîtrise; il désignera, dans un second temps, le 13 août 1960, le Frère Robert Ambelain comme son successeur à la tête des Rites Unis; après avoir transmis toutes les initiations du Rite de Memphis-Misraïm au frère lyonnais Pierre Constantin.
Il était aussi, Patriarche de l'Eglise Gnostique Universelle, Souverain Grand Maître de l'Ordre Martiniste Martinéziste, Grand Maître ad vitam du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte et membre de la Loge "Liberté et Progrès". A Coutances le 1er octobre 1960 Charles-Henry Dupont, passe à l'Orient Éternel dans sa 84ème année.
Né le 13 juillet 1865 à la Corogne, Espagne, d'un père français, le chimiste Louis Encausse, et d'une mère originaire de Valladolid, Espagne, Gérard Anaclet Vincent Encausse vit son enfance s'épanouir sur la Butte Montmartre, dans ce grand Paris que ses parents vinrent habiter en 1869. Il fit d'excellentes études scolaires et s'inscrivit ensuite à la faculté de médecine. Brillant externe des hôpitaux, il délaissa la préparation de l'internat pour se consacrer à l'étude approfondie des Sciences Occultes. Il signa de son célèbre pseudonyme, Papus (le médecin de la première heure) la plupart de ses écrits. Le premier de ses ouvrages fut publié en 1884 à l'âge de dix-neuf ans. Le pseudonyme de Papus, il l'a pris dans le « Nuctéméron » d'Apollonius de Tyane dont il avait eu connaissance par son premier Maître (le grand Occultiste Eliphas Levi) dont il avait médité les œuvres avec un soin particulier. Doué d'une activité considérable, Philosophe, érudit, auteur estimé, conférencier habile et enjoué, Gérard Encausse Papus, dont on a pu dire avec raison qu'il fut le Balzac de l'Occultisme, se montra un vulgarisateur remarquable autant qu'apprécié tant en France qu'à l'étranger. La liste complète de ses publications comporte 160 titres, sans compter les nombreuses traductions étrangères de ses principaux ouvrages.
Ajoutez à cela ses qualités de thérapeute (allopathie, homéopathie, médecine spirituelle), son extraordinaire autant qu'étrange « intuition », sa très grande bonté, son constant désir de venir en aide à autrui. Sa rencontre avec le Maître Philippe de Lyon, Grand Initié et Thérapeute lui aussi, reconnu par la faculté de médecine de Lyon, alors qu'il n'avait jamais suivi de cursus universitaire (+ de 6000 guérisons), l'orienta plus sûrement encore vers l'aspect Christique des recherches Hermétiques.
Durant la première guerre mondiale, il fut médecin-chef d'une ambulance du front en 1914 et 1915 et se dépensa sans compter pour les blessés, qu'ils fussent français ou allemands. Surmené autant physiquement que moralement par plus de trente années de labeur constant, il fut évacué sur l'arrière, hospitalisé, puis après une nouvelle affectation, rendu à la vie civile. Son épuisement était tel que le 25 octobre 1916, en allant voir son ami et médecin Emile Sergent à l'hôpital de la Charité, il s'écroula victime d'une grave atteinte pulmonaire. Il mourut ainsi là où il avait commencé sa carrière médicale.
Il fut qualifié de « bon docteur » et peut être considéré comme l'un des grands Adeptes de l'Hermétisme, de l'Occultisme et de la Magie Théurgique. Il fut également Grand Maître de l'Ordre Martiniste et Grand Maître de France du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Il est à noter que les successeurs de Gérard Encausse en Hermétisme cumulèrent également cette double charge:
Charles Detré " Teder " 27 juillet 1855 / 26 septembre 1918 Jean Bricaud 11 février 1881 / 21 février 1934 Constant Chevillon 26 octobre 1880 / 25 mars 1944 Charles-Henry Dupont 19 février 1877 / 01 octobre 1960 Robert Ambelain 02 septembre 1907 / 27 mai 1997 « CONNAIS TOI TOI-MEME ET TU CONNAITRAS L'UNIVERS ET LES DIEUX »
SA PHILOSOPHIE, SON OEUVRE.
Gérard Encausse, Papus, durant son périple initiatique qui durant une trentaine d'années, fut à l'origine de cette vulgarisation de l'Occultisme, par des ouvrages accessibles à ceux et celles désireux de travailler les Sciences Sacrées.
Cela a déjà été dit mais l'essentiel de sa tâche a résidé dans la mise en place du Martinisme moderne entre 1888 et 1891 beaucoup plus que par son implication dans la Franc-Maçonnerie, qu'il a d'ailleurs eu quelque peine a intégrer (certaines Obédiences l'avaient refusé et ne voulaient pas en leur sein un illuminé susceptible de perturber un ordre établi).
L'ordre Martiniste de Papus était en effet représenté aussi bien en Europe, en Afrique ou aux Etats-Unis et il était peuplé d'humbles comme de têtes couronnées. C'était en quelque sorte une « Chevalerie de l'Altruisme », un centre où l'on s'efforçait de rester impassible devant les tourbillons de la société. Le but de Papus était de constituer une chevalerie mystique et ésotérique afin de lutter, au nom des principes intangibles de bonté et d'attachement à l'amélioration de l'individu, contre l'abêtissement et le sectarisme, afin de retrouver les valeurs spirituelles, hors de tout contexte religieux ou politique.
Le Martinisme de Papus était un ordre « Chrétien », au sens originel du terme, ouvert aux hommes et aux femmes de bonne volonté qui abordaient les questions d'un point de vue philosophique et mystique par une méthode de travail à la fois commune et individuelle, cela en conformité avec les directives originelles laissées par les fondateurs du Martinisme, Martines de Pasqually et Louis-Claude de Saint-Martin. Cette philosophie fut mise en place par Papus, suivi par son successeur Charles Détré (Teder), dans le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm et perdurent encore.
Il envisagea de donner une orientation plus opérative aux travaux qui étaient réalisés dans les divers Ateliers et laissa en héritage le Martinisme comme un acquis du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm aux bons soins de ses successeurs. Le docteur Gérard Encausse dit Papus, peut être considéré comme l'un des grands Occultistes de la Franc-Maçonnerie du vingtième siècle, au même titre que Robert Ambelain, tant par la somme d'ouvrages qui nous aident sur le chemin épineux de l'Initiation, que par la philosophie ancestrale qu'il a préconisé le long de son existence.
Notre T⸫S⸫F⸫ Pierre PHILIPPOT nous a quitté à la fin de l’année 2020 E⸫V⸫ après avoir œuvré sans relâche pour le bien du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. Il fut le premier président du Souverain Sanctuaire pour la mixité, laquelle fut créée en 1996 et qui était à lors l’une des voies (masculine, féminine, mixte) de la G⸫L⸫F⸫M⸫M⸫. Le Souverain Sanctuaire Mixte vit le jour en l’an 2000 E⸫V⸫.
Le Souverain Sanctuaire Général tient à honorer et remercier ce grand Franc-Maçon qui nous soutiendra par-delà le temps.
Le qualificatif de Grand Maître National est réservé aux titulaires du 96ème Grade, autrement nommé Président du Souverain Sanctuaire National. Le Président du Souverain Sanctuaire National (96ème) conserve le qualificatif de Grand Maître et la totalité de la pyramide reste toutefois sous son autorité et celle des Conservateurs du Rite. Les décisions de cette instance sont sans appel, sous réserve de l'accord du Souverain Sanctuaire Général.
Le Grand Maître National a donc tout pouvoir sur les Loges travaillant aux trois premiers Degrés symboliques, sous réserve de respecter le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, ses particularismes et les Grandes Constitutions et Règlements Généraux. Il a la faculté de déléguer à un membre du Souverain Sanctuaire National la gestion des corps constitués dépendants de son autorité tels que Conseil de l’Ordre ou Suprême Conseil. Les délégués du Grand Maître National (97ème) ont donc en charge de constituer les Collèges permettant le fonctionnement de ces deux structures.
GRANDS MAÎTRES NATIONAUX
Le Grand Maître Général a en charge la coordination entre les pays ou le Rite est implanté. Il doit être francophone et n'appartenir qu'au seul Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.
Le S⸫G⸫M⸫G⸫ est à même de conférer toutes les Initiations nécessaires à un Maçon pour que celui-ci puisse implanter une structure, si l'intérêt politique du Rite l'exige. Il ne doit user de ce droit qu'avec la plus extrême prudence et en général en accord avec sa coordination internationale.
Il est chargé de la conservation des archives qui sont la propriété du Rite et doit veiller au respect des Grandes Constitutions et Règlements Généraux afin qu'aucune dérive ne puisse surgir dans un pays quelconque. En ce cas-là et sous réserve de concertation préalable, il peut mettre en sommeil le Rite.
Le terme de Grande Hiérophanie a vu le jour avec Marconis de Nègre, premier S⸫G⸫M⸫G⸫. Cette succession de transmissions Initiatiques de très haut vol est issue de l'Ancienne Egypte. Dans tous les cas il apparaît que seules les structures dépendant de son autorité peuvent se prétendre du Rite car elles sont souchées sur ces Transmissions initiales (C.F. voir Lagrèze, Cagliostro, Garibaldi dans le site).
Vous trouverez en cherchant un peu pléthore de « Grands Hiérophantes », se réclamant de telle ou telle filiation et vous risquerez de commettre l’erreur de croire ces affirmations, aussi il est essentiel de dire qu’actuellement personne ne peut se prévaloir d’un tel titre car il répond à cinq critères essentiels, dont un aujourd’hui inaccessible…..
Les Grands Maîtres Nationaux et le Grand Maître Général ont obligation de conserver les Grandes Constitutions sans qu'aucune modification ne soit possible. En effet les Grandes Constitutions et Règlements Généraux constituant la colonne vertébrale du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm ne pourraient être modifiés sans affecter de manière significative l'essence même du Rite.
Le rôle qui leur est dévolu est donc triple :
GRAND MAÎTRE GÉNÉRAL D’HONNEUR
GRANDS MAÎTRES GÉNÉRAUX
Ce Grade nous est venu, depuis l'origine moderne de la Tradition Templière par J. B. Willermoz, en filiation authentique (Documents en nos archives) et à ce titre peut être transmis aux membres désireux d'épouser une voie Christique.
Il provient de trois sources distinctes:
Ce Grade qui émane de la Stricte Observance Templière se caractérise par une recherche particulière dans l'univers de l'Ecossisme et fait référence à des notions de Bienfaisance.
Il est en outre un Grade qui peut être qualifié de multiple puisque se divisant lui-même en trois Initiations distinctes qui sont l'Ordre de Saint-André, le Noviciat et la Chevalerie Sainte (C⸫B⸫C⸫S⸫).
Il ouvre également à la Profession et à la Grande Profession pour ceux dont les mérites sont reconnus. Cette démarche Initiatique se déroule sur plusieurs années (5) et ne reste accessible qu'à ceux qui sont déjà titulaires de la Chevalerie Rose+Croix.
Le passé S⸫G⸫M⸫I⸫ et Grand Hiérophante Georges Lagrèze ( C⸫B⸫C⸫S⸫, 33ème du G.O.D.F., 33ème de la G⸫L⸫D⸫F⸫, Profès, Grand Profès, « Eques a Rosae Caritatis », Grand Maître des Elus-Cohens ), pensait et écrivait que la voie de l'Ordre du Temple telle que l'a réveillée J.B. Willermoz constituait un des plus sûrs moyens de transition entre l'état d'Homme et la notion de Principe.
Parmi les spécificités du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, il en est une de caractère Alchimique que nous pratiquons au sein du Suprême Conseil. En effet ce Grade nous a été transmis par Dom Pernetty. Il est fréquenté par tous ceux que la recherche du Grand Œuvre intéresse et se présente sous la forme d'un Rituel qui symbolise un retour aux sources de la Genèse, puisque c'est elle qui est à l'origine de la Création suivant la volonté divine. L'ensemble le plus caractéristique est le Tableau de Loge recelant en lui à la fois toutes les phases des opérations de la Transformation, en même temps que les temps et les proportions qu'il est indispensable d'utiliser pour mener à bien le processus.
Il va de soi que ce Tableau, s'il est à la portée de quiconque veut l'observer dans les ouvrages de vulgarisation, reste totalement abscons dans son décodage, réservé lui aux seuls Adeptes. Les clefs sont tenues soigneusement cachées, selon le désir des Alchimistes passés, et révélées au fur et à mesure de l'avancement de chacun.
Il n'y a qu'un Atelier en France qui fonctionne à ce Grade et fait paradoxal, des Sœurs et des Frères Maçons qui ne sont pas titulaires du Grade précédent peuvent y être invités si l'Alchimie, cette Science ancestrale, les passionne, suivant certaines précautions d'usage (Rituélie cachée, cooptation de l'un des membres) pour participer à cet échange. Cette Loge ne se réunit que deux à trois fois dans l'année avec des intervenants extérieurs, Francs-Maçons toutefois mais issus d'autres Obédiences, chargés de communiquer leur expérience ou un enseignement sur une voie particulière (métallique, amalgames, imbibitions, spagyrie....). De plus les travaux sont opératifs, c'est-à-dire que chacun des participants a en charge de se préparer chez lui et d'expérimenter également le sujet qui lui a été ordonné avant la prochaine rencontre.
Il n'est pas question que l'un des membres se présente sans avoir accompli cette tâche car ce serait un manque de respect envers les autres et montrerait le peu d'intérêt porté à ces réunions. En conséquence ce participant se verrait dans l'obligation de quitter le cénacle sans recueillir le fruit des travaux communs.
Ces deux Grades, Chevalier du Temple (20ème) et Chevalier du Soleil (28ème) sont deux caractéristiques très importantes de notre Rite, puisqu'ils nous sortent de la voie purement Ecossaise en manifestant nos acquis et nos désirs de Travail Spirituel. Le premier que nous avons reçu légitimement par nos Grand Maîtres Généraux et le second par Dom Pernetty, Adepte véritable et féru de notre Rite.
Le Grade de Patriarche Grand Consécrateur est particulier puisqu'il est le premier qui est pratiqué dans la classe supérieure du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. C'est une Initiation dite Sacerdotale, conférant à celui qui l'a reçue la possibilité de travailler sur des plans Théurgiques comme par exemple les « Arcana Arcanorum » ou encore sur des aspects plus ecclésiaux. Il donne également une explication sur la couleur violette, celle qui orne nos décors. Jean Bricaud l’a intégré dans sa forme définitive alors qu’il était Grand Maître de France depuis 1919 et qu’il avait reçu le Patriarcat de l'Eglise Catholique Gnostique avec au moins trois filiations légitimes : Succession de Fabre des Essarts et Papus; Succession Apostolique de l'Eglise Johannite Templière (Fabré-Palaprat) ; Succession de l'Eglise Carmelienne de Vintras.
Il donna au 66ème Grade une destination Episcopale qui donc semble incontestable. De plus cette transmission semble être issue des milieux Coptes du Caire et avoir été ramenée plus sûrement par les demisoldes napoléoniennes à l'issue de la Campagne d'Egypte. Il n'en demeure pas moins que dans « l'Echelle de Naples » de Misraïm (Cagliostro), ce Grade paraît comme à la fois particulier et opératif.
Très peu de membres sont titulaires de cette Transmission, lorsqu’elle est intégrale, car leur nombre n'excède pas une dizaine au niveau international, à tel point que un grand nombre de titulaires des Grades ultimes du Rite, « Arcana Arcanorum » soit ne l’ont pas vécue, soit en ignorent la teneur. Il est à noter enfin qu'aucune structure, Loge ou Atelier Supérieur ne peut être créée sans une Cérémonie d'installation que présidera un Patriarche Grand Consécrateur muni des Phylactères et du Cordeau d'Egypte.
Les Grades fondamentaux, qui recèlent l'essence du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm sont les trois ou quatre derniers (87ème à 90ème) dits: « Arcana Arcanorum », également connus sous le terme de « Régime de Naples ». Il a été dit beaucoup sur ces Transmissions et souvent de manière erronée. Ils forment tout le système Philosophique et Hermétique de Misraïm c'est-à-dire qu'ils fournissent: une explication très développée des rapports de l'homme avec la divinité par la médiation des esprits célestes (C.F. J.M. RAGON, 1841).
Ils auraient été ramenés de Malte par le complice et ami de Cagliostro, le Chevalier d'Aquino; ne doutons pas toutefois de la connaissance de ces aspects occultes par « le Grand Cophte », Joseph Balsamo dit Cagliostro, lequel les a transmis à Lyon et en Belgique lors de ses voyages.
Ils proviendraient certainement de l'enseignement du mage et mystique Kolmer, marchand Danois plus connu sous le nom de «Althotas», initiateur de Cagliostro aux Grands Mystères. Un autre source indéniable celle-là provient de l’enseignement issu des Ordres Pythagoriciens.
Les « Arcana Arcanorum » viennent malgré tout vraisemblablement de l'Hermétisme issu de l'Ancienne Egypte et de la Grèce antique. Comme leur nom l'indique, ils sont mystères et restent complètement fermés aux profanes, tout ce qui peut être dit sur leur compte ne relève que de la pure spéculation car comme toute Initiation véritable, ils ne peuvent être que vécus.